Neuf
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Date de disponibilité:
Lieu | Brazey, France |
Nombre de tirages | EDITION LIMITÉE à 30 tirages |
Date de la prise de vue | 7 Avril 2016 |
Support originel | Numérique |
Format | Grand format |
Périodes | 2010-2020 |
Couleurs | Noir&Blanc |
Collection | Vintage |
J'ai très vite été attiré par les voitures. Dès l'âge de 3 ans, en 1965, je possédais déjà une petite collection de miniatures Norev en plastique au 1/43e. Les Simca Aronde, Peugeot 403 et autres Renault Frégate n'avaient plus de secrets pour moi. Juché sur la banquette arrière de la Citroën ID 19 bleue de mon père, je m'amusais à identifier les autos qui nous suivaient. Un vrai jeu !
C'est au lycée, à Strasbourg, que je rencontre trois passionnés d'automobiles : Christophe, Michel et François. A nous quatre, nous formons un groupe atypique de jeunes collectionneurs de modèles au 1/43e. Nous sommes en 1978, une année très florissante pour nous, avec des bourses d'échanges fort bien achalandées. Deux ans plus tard, je décroche mon permis à l'âge de 18 ans, et dans la foulée j'achète une Autobianchi A 112 grise.
Avec Christian, un mordu d'automobiles d'exception, nous avons l'idée en 1984 de créer un club : l'APAS (Amicale des Passionnés d'Automobiles de Strasbourg). Le but : se déplacer en France, mais aussi en Allemagne, Suisse et Italie, afin d'assister à des concentrations et faire de nombreuses photos. Notamment de Ferrari, Lamborghini, Maserati, Aston Martin : quatre marques incontournables à nos yeux.
Au printemps 1986, par hasard, je feuillette le magazine Auto-Passion dans lequel j'apprends que la rédaction lance un concours du "meilleur article". Comment y participer : raconter une histoire autour de l'automobile, abondée de photos. Providentiel : avec mon ami Christian, nous venions de nous rendre en Suisse, en quête de sensations fortes. Avec des souvenirs tout frais plein la tête : une concentration Ferrari en Italie, et un passage en Suisse au garage Graber. Dans sa vitrine, cinq Ferrari 288 GTO flambant neuves. Cerise sur le gâteau : de retour à Strasbourg, par la ville allemande de Kehl, nous voilà nez à nez avec un prototype d'essai Porsche 959 à l'arrêt dans une station-service Aral. Photos ! Banco : j'ai remporté dans la foulée le premier prix du concours Auto-Passion. Et si je faisais des reportages à l'avenir, à un rythme soutenu ? En 1987, je propose mes services à la rédaction de La Vie de l'Auto.
Ok pour eux et pour moi ! Depuis lors, je n'ai cessé de me rendre à des manifestations et chez des collectionneurs, au niveau international.
Début décembre 2009, j'ai une révélation pour la face cachée du décor : les épaves abandonnées dans la nature. Robert, un ami passionné d’automobiles anciennes, me contacte et me demande si une forêt truffée de 300 épaves était dans mes cordes. Le 10 décembre, nous voilà tous les deux à Châtillon, en Belgique. Extraordinaire !
Passionné de voitures, mais aussi de photographie, j'étais au paradis. Le déclic : Polisot en 2011 et 2013, puis Brazey en 2016 ont constitué pour moi un nouvel Eden. Celui où la rouille et la mousse règnent en maitre. Désormais, j'allais chasser les épaves en compagnie d'autres adeptes de cette passionnante discipline. Objectif : magnifier les Belles endormies par l'image.
Brazey : le temple des DS
En mars 2016, la rédaction de La Vie de l'Auto me contacte en me donnant une information de choix : le démantèlement prochain d'un site d'épaves à Brazey, en Côte-d’Or. La formule : une vente aux enchères. Avant son déroulement, il était judicieux que je m'y rende afin de découvrir le site et raconter son histoire. Jean-Pierre, son propriétaire, était conquis par l'idée : me voilà sur place en sa compagnie. Mieux gardé qu'un château fort : de hautes palissades, du grillage partout, et des gardiens de choix, deux Bergers Allemands. Un vrai privilège pour moi : contre toute attente, je peux caresser les chiens, mis en confiance par mon contact convivial avec Jean-Pierre. Au bout de la discussion préliminaire, nous voilà sur le site, avec des Peugeot 203, Fiat 500, Citroën Ami 6 et autres Ford Capri parmi bien d'autres. Au total, 200 véhicules seront à vendre ! Regroupés au centre du site, ils dégagent une drôle d'impression : leur dernier souffle ?
Etonné de ne voir qu'une seule Citroën DS, je lui demande pourquoi. Sa réponse est étonnante : « La DS, quelle histoire ! J'avais même en projet de monter une véritable pyramide de DS. Si vous aimez cette voiture, il en reste pas mal dans la forêt derrière le bâtiment. » Je ne me suis pas fait prier : effectivement voici une bonne vingtaine de DS, envahies par la végétation depuis les années 1970. Un spectacle unique ! Le plus triste : dès le lendemain, elles seront toutes enlevées afin de rejoindre les autres voitures destinées à la vente aux enchères.
La plus belle : une DS happée par le milieu avec un élévateur, pliée net, le châssis dévoré par la rouille. Elle ne restera dans cette position acrobatique que quelques heures, puis sera détruite.
Un moment rare : extraordinaire !